DOMAINE DE LANAELLE
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 L'EGLISE SAINT-SULPICE

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Lanaelle
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MessageSujet: L'EGLISE SAINT-SULPICE   L'EGLISE SAINT-SULPICE Icon_minitimeLun 23 Fév - 4:13

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l'église Saint-Sulpice (XV-XVIIIème siècle) et son clocher d'ardoises pointu et penché. Il s'agit, à l'origine d'une ancienne chapelle où l'on vénère depuis le Moyen Age  une statue de Notre-Dame des Marais : elle est située entre l'ancien cours du Nançon et les douves du château. L'église Saint-Sulpice est édifiée vers 1025 par Auffroy, premier seigneur de Fougères.

Elle est donnée vers 1075 par Raoul Ier de Fougères à l'Abbaye de Marmoutier en Touraine : il s'agit de l'église paroissiale primitive du Bourg-Vieil. Cette église est construite après la chapelle Sainte-Marie-du-Château. L'église primitive est construite au milieu du XIème siècle afin de desservir la paroisse créée au pied du château.

Très vite l'édifice va s'avérer trop petit et les paroissiens se chargent de son agrandissement au XIIIème siècle. L'édifice actuel nous présente des accroissements successifs qui datent du XVème-XVIIIème siècle. L'église comprend aujourd'hui un choeur, une nef et deux rangées d'anciennes chapelles latérales qui ont été transformées en bas côtés. Le chœur n'est achevé qu'au XVIIIème siècle.

Le retable Notre-Dame-des-Marais et le retable des Tanneurs datent du XVème siècle. Le retable et le maître-autel du chœur datent du XVIIIème siècle. Le reliquaire de Sainte Viviane date du XIXème siècle. La façade ouest, refaite au XVème siècle, est composée de deux pignons et d'une tour. Le pignon central correspond à la nef : on y voit une grande fenêtre flamboyante qui date de 1450.

Le deuxième pignon correspond au collatéral nord : il est flanqué de deux contreforts et percé d'une fenêtre flamboyante. Un édicule est construit en 1775 devant la grande porte, afin d'y loger la soufflerie des grandes orgues : cet édicule est démoli en 1858. La tour (1469-1490) correspond au bas côté-sud : elle remplace un ancien clocher. La face nord comprend la nef avec son bas côté et le choeur. La construction de la nef a démarré dans la deuxième moitié du XIIIème siècle : elle est achevée au milieu du XVIème siècle. Les travaux du premier pignon du côté Est sont achevés en 1410.

Le troisième pignon est précédé de la Chapelle moderne de Notre-Dame-des-Marais (1872), où l'on conserve une statue très vénérée de la Vierge : cette chapelle remplace un édicule construit vers 1696. Le choeur ne possède pas de pignons : son abside est à pans coupés et sa construction démarrée vers 1540 par Michel Thouroude (maître normand de Notre-Dame de Vire), puis interrompue par les guerres de Religion, n'est achevée qu'en 1763.

La gargouille dite de Satyre, au sommet du contrefort nord-est, date de 1558. Le côté sud du choeur est percé d'une porte du XVème siècle, sculptée d'une Mélusine. La face sud de l'église date du XVème siècle : la nef présente trois pignons seulement, le quatrième est remplacé par la tour. La chapelle attenante à la tour date de 1469.

L'intérieur du choeur possède des boiseries faites en 1755 par le sculpteur Jehanne La Fontaine (de Fougères) : il est entouré de chapelles qui communiquent avec lui par de grandes arcades cintrées. Le grand arc entre le choeur et la nef date de 1522. La deuxième chapelle au sud du choeur est la Chapelle Saint-Guillaume ou de Chaudeboeuf, prohibitive aux seigneurs de Chaudeboeuf en Saint-Sauveur des Landes et dans laquelle ils possédaient un enfeu : les seigneurs de Larchapt en Romagné avaient aussi un enfeu dans cette chapelle, ainsi que leurs armes sur sa vitre.

Les anciennes chapelles latérales ont été transformées en bas côtés, entre 1480 à 1530 : elles sont séparées de la nef par des arcades en arc brisé. Les deux premières travées Est du collatéral nord forment l'ancienne Grande Chapelle Notre-Dame (XVème siècle) issue de la réunion de la chapelle primitive Notre-Dame (1400) et de la chapelle Paël (vers 1406) : cette chapelle conserve un retable en granit appelé Retable du Rosaire qui porte un écusson de Bretagne et possédait autrefois un tableau du Rosaire. A signaler que ce retable avait été remplacé vers 1725 par un nouveau retable en bois fait par Chesnel : ce nouveau retable a été supprimé en 1899 et l'ancien fut restauré.

La troisième travée de l'église, ancienne Petite Chapelle Notre-Dame a été construite pour recevoir la statue de Notre-Dame-des-Marais trouvée, d'après la tradition, dans les fossés du château et qui provient de la collégiale Notre-Dame que les Anglais avaient détruite en 1166. La petite Chapelle Notre-Dame a été presque entièrement reconstruite en 1872 : la clef de voûte de sa partie ancienne présente les armes de la famille Champion (cette voûte a été édifiée en 1515 par Pierre Champion sieur de la Chesnardière).

La quatrième travée, dite Chapelle Saint-Domyn, date de 1530 : elle renferme les fonts sous un baldaquin Louis XV aux armes de Fougères et de Bretagne. La première travée du côté Sud est l'ancienne chapelle de la Confrérie des Tanneurs et remonte au XVème siècle : on a placé récemment dans cette première travée des fragments de l'ancienne verrière de sainte Hélène, oeuvre de Pierre Simon en 1558.

La deuxième travée sud date du milieu du XVème siècle et a été refaite au début du XVIème siècle. Les deux dernières travées datent du milieu du XVème siècle, la dernière soutient le clocher. Une niche pratiquée dans le mur sud renferme un groupe polychromé en terre figurant saint Roch et un donateur. On y voit aussi un bénitier du XVème siècle. Le maître-autel en marbre a été exécuté entre 1757 et 1760 par Jean Rousseau, marbrier de Laval et de Rennes, sur les dessins de La Fontaine-Jehanne de Fougères.

Le tabernacle (1759-1760) du maître-autel en bois sculpté est l'oeuvre de Thomas Thory le jeune de Fougères. La table de Communion à balustres en bois et douze des stalles sont l'oeuvre du lavallois Thory (1757-1762). On y trouve plusieurs tableaux dont un Sacrifice d'Abraham du XVIIème siècle et une Assomption du XVIIIème siècle, ainsi qu'un lutrin en bois du XVII-XVIIIème siècle et des orgues données en 1777 par M. du Parc.

La chaire, qui date de 1731-1735, est l'oeuvre de Chesnel, sculpteur de Fougères. Le baptistère date de 1770. On voit dans le choeur deux statues en bois datées de 1762 et sculptées par Antoine Violard. Le Christ en croix, situé au sommet du retable principal, date du XIVème siècle. La Vierge à l'Enfant, en calcaire, date de la fin du XIVème siècle. La statue de Notre-Dame des Marais, en bois, date du XIVème siècle (têtes refaites au XVIIIème siècle).

Le retable central, qui date du milieu du XVIIème siècle, est orné d'une Assomption par le peintre parisien Pierre Joulain. L'église possède de nombreuses pierres tombales du XVI-XVIIIème siècle : celle de Pierre Champion sieur de la Chesnardière, celle d'Hélène Tribouillet, épouse de Pierre Champion, celle de Pierre de la Marche sieur de Montorin ou de Montortou, celle d'une dame le Limonnier.

A signaler que Saint-Sulpice possédait jusqu'à la Révolution des vitraux du XVème et du XVIème siècles, dont un arbre de Jessé. Des prisonnier royalistes furent enfermés dans l'église en 1794, puis l'église servit d'atelier à salpêtre et la chapelle Notre-Dame des Marais servit de morgue ;
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MessageSujet: Re: L'EGLISE SAINT-SULPICE   L'EGLISE SAINT-SULPICE Icon_minitimeLun 23 Fév - 4:18

Note : Voici ce que dit le Pouillé de Rennes : L'église primitive de ce nom, achetée au milieu du XIème siècle par Adélaïde, dame de Fougères, et donnée par elle vers l'an 1075 aux religieux de Marmoutiers habitant le prieuré de la Trinité de Fougères, se trouvait à l'endroit même où s'élève le choeur de l'église actuelle. Cet antique édifice, dont on ignore l'origine, était, paraît-il, un simple oratoire qui ne tarda pas à devenir insuffisant pour les besoins de la paroisse. Aussi les moines demandèrent-ils à l'évêque de Rennes de transférer le titre d'église paroissiale de l'oratoire de Saint-Sulpice dans leur église conventuelle de la Trinité, qui était beaucoup plus spacieuse. L'évêque Alain, en 1155, autorisa cette translation (Bulletin de l'Association Bretonne, III, 199).

« Mais les habitants de Saint-Sulpice refusèrent opiniâtrement de se soumettre à la décision du prélat, et, malgré les efforts constants des religieux, ils persistèrent toujours à regarder l'église de Saint-Sulpice comme leur église paroissiale et à la fréquenter au préjudice de celle de la Trinité. Il s'ensuivit une longue contestation qui dura près de trois siècles, entre les paroissiens d'un côté et les religieux de l'autre. Enfin, reconnaissant la puissance des motifs que leur opposait l'autorité diocésaine, motifs auxquels la population, chaque jour croissante de la ville de Fougères, venait ajouter une nouvelle force, et afin d'ôter à leurs adversaires le seul prétexte qu'ils alléguassent pour les troubler dans la possession de leur église, les habitants de Saint-Sulpice résolurent de la reconstruire dans des proportions qui la mettraient en rapport avec le nombre des paroissiens ? ».

Cette grande entreprise fut commencée avec le XVème siècle ; mais on ne s'occupa que de la partie inférieure de l'édifice, et le défaut d'homogénéité dans les différentes travées prouve assez que le travail fut exécuté sans plan, par intervalles et à plusieurs reprises ; il s'y trouve toutefois de fort jolies parties, telles que fenêtres flamboyantes, clochetons, pinacles et autres élégants spécimens de l'art gothique fleuri. La première travée de la nef septentrionale fut terminée au commencement de l'année 1410, et la chapelle qu'elle renferme fut consacrée, sous l'invocation de Notre-Dame, par l'évêque de Rennes le 8 mars de la même année. En 1450 fut placée la grande vitre du pignon occidental formant la façade de l'église ; et en 1469 Guillaume de Touffou, abbé de Rillé, posa la première pierre d'une chapelle au Sud, à côté de la tour ; enfin la nef, telle qu'elle est aujourd'hui, fut terminée en 1490 par l'achèvement du clocher. Mais l'édifice était loin d'être complet ; aussi le cardinal-légat, résidant à Avignon, et l'évêque de Rennes accordèrent-ils en 1495, l'un cent jours, l'autre quarante jours d'indulgences à tous ceux qui contribueraient à la construction de cette église. Deux ans plus tard fut bâtie la Chapelle-Neuve de Notre-Dame, qui fut garnie de verrières en 1501, et dont l'autel fut consacré le 8 mars 1503.

Il est aussi fait mention à cette époque des chapelles et des verrières de Saint-Domin et de Saint-Maudet ; quant à la chapelle de Saint-Sébastien, elle fut élevée en 1516 et garnie en 1524 d'une verrière qui coûta 150 livres. Il est encore question, au XVIème siècle, d'autres vitres peintes représentant l'arbre de Jessé, les trois vifs et les trois morts, sainte Hélène, etc. (Comptes des trésoriers).

Vers 1560 on commença les fondations du choeur, mais les guerres civiles interrompirent presqu'aussitôt les travaux, qui ne furent repris que deux siècles plus tard. Ce fut en 1734 seulement que M. Vallée, recteur de Saint-Sulpice, se mit en devoir de conduire à terme l'oeuvre de ses prédécesseurs. La construction fut reprise sur un plan différant beaucoup du premier et dans lequel on supprima toutes les ornementations coûteuses. « Cette partie de l'église, presqu'aussi vaste que la première, est, ainsi qu'elle, à trois nefs, et se termine par une abside assez gracieuse à l'extérieur ; mais l'oeil voudrait abattre ces lourds et énormes murs de refend qui partagent chaque travée des nefs latérales, lesquelles ne communiquent entre elles que par des portes carrées. Cet édifice ne fut achevé qu'en 1763 » (M. Maupillé, Histoire de Fougères, 154).

Outre le clergé ordinaire, il y avait dans l'église Saint-Sulpice un collège de sept chapelains, institués ou plutôt rétablis en 1511 et supprimés par Mgr de Breteuil en 1731 ; ils étaient spécialement affectés au service de la confrérie de Notre-Dame de la Mi-Août, et reçurent en 1600 permission de porter le camail et le chaperon avec bourrelet violet. A Saint-Sulpice étaient aussi érigées plusieurs autres confréries, telles que celle de Saint-Sulpice mentionnée en 1495, du Rosaire établie en 1664, et du Scapulaire, qu'érigea en 1699 le P. Léon, carme de Rennes. Mais l'objet de la grande dévotion du lieu était et est encore la Très-Sainte Vierge. Dès 1496, les Comptes des trésoriers parlent des miracles opérés devant l'image de Notre-Dame. Vers 1696, cette statue dite de Notre-Dame-des-Marais était devenue l'objet d'un culte empressé ; on éleva alors au Nord de l'église une construction massive, remplacée de nos jours par une chapelle gothique, et l'on y exposa aux hommages des nombreux pèlerins l'image miraculeuse.

La tradition veut que cette statue, trouvée dans les fossés du château de Fougères, provienne de l'antique église collégiale de Notre-Dame, détruite par les Anglais en 1166. Il y aurait bien d'autres choses à dire sur cette église de Saint-Sulpice, mais il faut nous borner. Signalons seulement, en finissant, les deux autels de la première travée au haut de la nef, surmontés l'un et l'autre d'un retable en granit élégamment découpé ; celui de droite, érigé par la confrérie des tanneurs, porte en relief les instruments de la Passion et un charmant encadrement formé d'une très-belle vigne ; celui de gauche se compose de trois niches admirablement fouillées, renfermant jadis trois statues, dont celle de Notre-Dame, au milieu, subsiste seule.


Dernière édition par Lanaelle du Chastel le Dim 1 Mar - 18:21, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: L'EGLISE SAINT-SULPICE   L'EGLISE SAINT-SULPICE Icon_minitimeLun 23 Fév - 4:30

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En même temps que le seigneur de Fougères travaillait à l'établissement de sa première demeure, il consacrait à Dieu, sous le vocable de saint Sulpice, l'église qui devait servir aux exercices religieux de la petite société dont il était le chef, à cet endroit même où s'élève encore aujourd'hui (en 1846) la nouvelle église, à laquelle on a conservé le vocable de celle qu'elle a remplacée.

Cet édifice, qui n'était, à proprement parler, qu'une chapelle ou un oratoire, dans le sens que nous attribuons à ces mots, ne tarda pas à devenir insuffisant pour contenir la population toujours croissante de la ville de Fougères. C'est pourquoi, en 1160, Etienne de la Rochefoucauld, évêque de Rennes, se crut en droit de lui enlever son titre d'église paroissiale et de le transférer, avec toutes ses prérogatives, à l'église conventuelle des religieux de la Trinité, qui était beaucoup plus spacieuse (D. Morice, t. III, col. 423, 424 et 658).

Les habitants de Saint-Sulpice refusèrent opiniâtrement de se soumettre à la décision de l'évêque, et, malgré les efforts constants des religieux, ils persistèrent toujours à regarder l'église de Saint-Sulpice comme leur église paroissiale, et à la fréquenter au préjudice de celle de la Trinité. Il s'ensuivit une longue contestation, qui dura près de trois siècles, entre les paroissiens d'un côté et les religieux de l'autre.

Enfin, reconnaissant la puissance des motifs que leur opposait l'autorité diocésaine, motifs auxquels la population, chaque jour croissante, de la ville de Fougères, venait ajouter une nouvelle force, et afin d'ôter à leurs adversaires le seul prétexte qu'ils alléguassent pour les troubler dans la possession de leur église, les habitants de Saint-Sulpice résolurent de la reconstruire dans des proportions qui la mettraient en rapport avec le nombre des habitants de la paroisse.

Cette grande entreprise fut commencée en 1410, et continuée les années suivantes ; mais on ne s'occupa que de la partie inférieure de l'édifice, et le défaut d'homogénéité dans les différentes travées prouve assez que le travail fut exécuté sans plan, par intervalles et à plusieurs reprises.

En effet, ici on remarque un pilier cannelé et brodé à sa base ; plus loin un autre pilier à faces prismatiques.

Là, l'arceau de la travée est hardi et élancé ; ailleurs il est tout-à-fait écrasé. Ici la voûte est en pierres ; là elle est en bois, etc. [Note : Malgré ces défauts, l'église de Saint-Sulpice offre à la curiosité de l'archéologue quelques pièces dignes de fixer son attention. Nous citerons particulièrement les deux chapelles de la première travée, avec leurs belles fenêtres ogivales, malheureusement dégarnies de leurs meneaux, et leur piliers cannelés, d'une ténuité remarquable.

Les deux autels sont surmontés chacun d'un retable en granit, élégamment sculpté.
Celui de droite, entièrement découvert et nouvellement restauré, porte en relief les instruments de la Passion, et au dessous, un encadrement formé par une très belle vigne, dans lequel on a placé un tableau représentant Notre-Dame-de-Douleur.

Cet autel a été érigé par la confrérie des tanneurs. Celui de gauche a été horriblement mutilé à la fin du XVIIIème siècle, pour recevoir l'application d'un autel en bois du plus mauvais goût. Il était composé de trois niches, fouillées dans le granit et destinées à recevoir chacune une statue. L'ornementation de ces niches, les torsades qui les bordaient rendaient cet autel supérieur par son élégance à celui des tanneurs.

La statue de la Sainte-Vierge, qui se trouvait dans la principale de ces niches, a seule été conservée et replacée dans la partie supérieure du retable de cet autel. Elle est en granit et d'un assez beau travail ; mais son mérite disparaît entièrement sous la peinture et les dorures dont on l'a chargée].

La nef, telle qu'elle se présente en 1846, ne fut terminée qu'en 1490, par l'achèvement du clocher.

A cette époque, il ne restait donc plus de l'ancienne église que le choeur, la sacristie et une petite chapelle qui en était voisine [Note : On en chercherait inutilement aujourd'hui le moindre vestige].

Les paroissiens songèrent dès lors à mettre cette partie de leur église en harmonie avec celle qu'ils venaient de reconstruire, et l'on jeta les fondations des murailles du choeur actuel. — Leur dessein était de le construire tel qu'il répondit à la grandeur de la nef, avec une ceinture de chapelles tout autour ; mais les ressources leur manquèrent pour l'exécution.

Les travaux, interrompus et repris vers la fin du XVIème siècle, furent une seconde fois suspendus par les guerres civiles, et près de deux siècles s'écoulèrent avant qu'on songeât à les reprendre. Enfin, en 1734, M. Vallée, pour lors recteur de Saint-Sulpice, se mit en devoir de conduire à fin l'oeuvre de ses prédécesseurs. Les travaux furent repris, mais sur un plan qui diffère essentiellement du premier, et dans lequel on a supprimé toutes les ornementations qui pouvaient entraîner dans une dépense trop considérable.

Cette partie de l'église, presqu'aussi vaste que la première, est, ainsi qu'elle, à trois nefs, et se termine par une abside assez gracieuse à l'extérieur ; mais l'oeil voudrait abattre ces lourds et énormes murs de refend qui partagent chaque travée des nefs latérales, lesquelles ne communiquent entre elles que par des portes carrées.
Cet édifice ne fut achevé qu'en 1763.

Placée dans la partie la plus basse de la ville, l'église de Saint-Sulpice a eu à souffrir plusieurs fois des inondations occasionnées par la rupture de la chaussée de l'étang de la Couarde.

Après l'inondation de 1720, et pour prévenir le retour des accidents, les paroissiens firent exhausser le sol de leur église de trois pieds, et construisirent devant, et autour du cimetière, deux digues de cinq à six pieds d'élévation ; mais ces précautions ne purent arrêter les effets de la grande inondation de 1768.

L'eau entra dans l'église à la hauteur de près de trois pieds, culbuta les bancs et les confessionnaux, dégrada les autels, détruisit un grand nombre d'ornements, de livres, etc., et quand elle se retira, après plusieurs jours, elle laissa sur le pavé une vase infecte qui ne permit de célébrer les saints mystères que lorsqu'elle fut entièrement nettoyée.

Quoique l'église de Saint-Sulpice fût en état de satisfaire aux besoins de la paroisse, le prieur de la Trinité n'en continua pas moins à jouir des avantages que lui avait assurés la donation de l'évêque de Rennes, se regardant toujours comme le recteur primitif de la paroisse. Le recteur, par conséquent, était réduit au titre de recteur-vicaire perpétuel. Cependant, par transaction du 1er février 1686, M. du Hardas d'Hauteville, alors prieur, s'était déchargé, lui et ses successeurs, du soin des âmes, et avait consenti à abandonner au recteur une somme de 350 livres pour son traitement, et une autre de 150 pour le traitement de son vicaire.

Outre le clergé ordinaire, il y avait dans l'église de Saint-Sulpice, comme dans celle de Saint-Léonard, un collège de chapelains dont le nombre était fixé à sept. Ils avaient été institués, ou plutôt rétablis en 1511, car ils paraissent avoir existé précédemment à cette époque ; mais les guerres du XVIème siècle avaient apporté du trouble dans leur existence, et avaient fini par amener leur dissolution. Leurs fonctions consistaient à dire tous les jours, à tour et à rang, une messe pour les frères et soeurs trépassés de la frairie de Notre-Dame de la Mi-Août, au service de laquelle ils étaient spécialement affectés.

A la suite de longs débats, provoqués par des scènes scandaleuses auxquelles avait donné lieu la prétention des chapelains à la prééminence sur le clergé de la paroisse, M. de Breteuil prononça leur suppression en 1731.

A la façade septentrionale de l'église de Saint-Sulpice est accolée une construction massive et sans grâce qui nuit singulièrement à l'élégance de l'édifice. C'est là qu'est exposée une statue de la Sainte Vierge, en grande vénération dans nos contrées, sous le nom de Notre-Dame-du-Marais.

S'il faut en croire une ancienne tradition, généralement accréditée dans le pays, cette sainte image aurait été retirée du marais où se trouve aujourd'hui l'église de Saint-Sulpice, à l'époque où le seigneur de Fougères jetait les fondements de sa ville, et sa découverte aurait déterminé le choix de cet endroit pour y consacrer un édifice à Dieu.

Quoi qu'il en soit de cette tradition, on ne saurait méconnaître les caractères d'antiquité qui recommandent cette statue vénérée, malgré la restauration qu'un artiste du XVIIIème siècle (M. Violard, auteur des statues des apôtres qui se voient dans le choeur de Saint-Sulpice) lui a fait subir et les dorures dont elle est chargée. Certains antiquaires en ont été tellement frappés, qu'ils ont pensé qu'elle avait pu être une ancienne idole de Cybèle qu'auraient adorée nos pères, encore païens, et qui aurait été appropriée aux desseins du nouveau culte par les premiers missionnaires qui apportèrent l'Evangile dans nos contrées ; mais la nature même de la statue, qui est tout en granit, et qui nous présente en un seul bloc la Sainte Vierge et l'Enfant Jésus sur ses bras, faisant corps avec elle, repousse entièrement cette supposition (L. Maupillé et A. Bertin, 1846).

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MessageSujet: Re: L'EGLISE SAINT-SULPICE   L'EGLISE SAINT-SULPICE Icon_minitimeLun 23 Fév - 5:07

Note 1 : LES FILLETTES DE SAINT-SULPICE DE FOUGÈRES. M. Léon Maupillé, membre de l'Association Bretonne et auteur d'une Histoire de Fougères très-justement estimée, vient de retrouver, dans la sacristie de Saint-Sulpice de Fougères, une supecrbe collection des comptes de fabrique de cette paroisse, remontant à l'an 1410. Les articles de dépenses mentionnées dans ces comptes renferment quantité de détails curieux sur les moeurs, les coutumes et les arts du moyen âge dans notre pays. M. Maupillé a bien voulu nous promettre d'enrichir nos Mélanges de plusieurs documents pris à cette source ; et dès aujourd'hui il nous communique l'article suivant, extrait du compte rendu par Jean Pocheart, Jean Aubin et Robin Piedevache, trésoriers de la paroisse Saint-Sulpice, depuis la Saint-Thomas (4 octobre) 1488 jusqu'à la Saint-Thomas 1491. C'est durant ces trois années que fut construite, au-dessus de la tour du clocher de Saint-Sulpice, nouvellement rebâtie, la flèche en bois qui en devait être le couronnement.

On fit venir de Vitré, pour exécuter cet ouvrage, un maitre charpentier nommé Pierre Gouin. Mais l'oeuvre une fois commencée, les paroissiens résolurent de l'embellir, en ajoutant à la base de la flèche et sur ses quatre angles quatre petites flèches ou aiguilles, qui étaient comme les fillettes de la grande. Aussi est-ce là le nom qu'on leur donne dans l'article du compte que l'on va lire, et où se trouve rapporté le marché conclu avec Pierre Gouin pour la construction de ces fillettes ou clochetons. « Item, o le consoill et advis des parroayssiens de cyens et que que soit de la plus saine partie d'iceulz, par ses dits thesoriers fut contracté et marchandé avecques Pierre Gouyn, l'un des maistres charpentiers, de faire, en oultre son premier marché, quatre fillettes qui seront ediffies (sic) sur la quarrée du clocher de ladicte eglise en la maniere qui ensuyt. Savoir que lesdictes fillettes seront d'une faczon, et aura à chacune desdictes fillettes une plate fourme, quelle sera assiise sur la plate fourme dudit clocher et sur le pallier de la partie des chevrons bien et deuement enracez (sic) en ladicte plate fourme.

Item y aura une aguylle à chacune desdictes quatre fillettes qui sera enmortaesée en ladicte plate fourme, qui aura de long jucques à la couronne des chevrons dix houyt ou vignt piez, lequel qu'il plaera ausdits parroayssiens. Item y aura houyt chevrons bien enmortaesez en ladicte plate fourme à chacune desdictes fillettes. Item y aura deux palliers bien et deuement garniz à chacune desdictes fillettes. Et aura ledit Gouyn maistre charpentier pour faire ledit oeuvre, savoir pour chacune fillette le pris et somme de saexante et dix soulz monnaye courante pour euvre de main et pour despens ; et seront tenuz lesdits thesoriers de fournir audit Gouyn de tout boays à faire les dictes quatre fillettes, sauff que ledit Gouyn sera tenu de aller abatre ledit boays sur les champs et meittre et ayder à mettre en charge ; et lesdits thesoriers seront tenuz rendre audit Gouyn ledit boays à ladicte oeuvre et eglise. Et fut cedit marché fait es presences (sic) de Jehan Bouvier (ou p. e. Bonnier), Armel Orry, André Rimaczon, Guillaume Ferron, Jehan Hubert et d'aultres pluseurs de ladicte parroaysse. Et en oultre, de vignt soulz d'avantaige que demandoit ledit Gouyn charpentier susdits thesoriers, d'un commun assentement voulurent lesdits thesoriers et ledit (sic) Gouyn tenir ce que Jehan Bouvier (ou Bonnier) en ordonneroit estre poyè ou tout ou partie. Qu'est ensemble pour lesdictes quatre fillettes quatorze libvres ; et pour despense faicte en traictant ledit marché avecques ledit Gouyn XXII deniers. Qu'est pour le tout ensemble pour ce, XIIII livres I sol X deniers ». Du reste, la flèche et les fillettes de Pierre Gouin n'existent plus ; elles furent, il y a près de deux siècles, remplacées par la flèche actuelle de Saint-Sulpice, qui semble d'ailleurs construite sur le plan de l'ancienne. Cette nouvelle flèche est l'oeuvre d'un maître charpentier appelé Brison, qui a pris soin d'inscrire son nom et la date sur l'une des grosses poutres du clocher, où on lit : t M : F : BRISON : 1669. (A. L. B.).


Note 2 : Nous donnons, ici, un extrait des comptes de la fabrique de Saint-Sulpice de Fougères de l'année 1497, qui fera mieux comprendre que nous ne pourrions le faire, l'importance que l'on attachait à cette époque à la possession d'un tronc bien ornementé et qui donnera une idée du prix qu'il coûtait.

« A Jehan Bodin maistre maczon de loeuvre de cyens pour estre allé a St Pierres de Rennes, pour voirs et visiter le tronc de leglise du dit lieu, pour et à celle fin quil en feist ung esgal et semblable o iceluy du mieulx sil se pouoyt faire, pour ce pour la paine et despens du dit Bodin pour ce, V s. Aultre mise et descharge touchant le tronc de davant Notre Dame, et pour le quel o le consoill et advis de la plus saine partie des paroayssiens de cyens fut marchandé de par lesdits thesoriers avecques Jehan Bodin et Louys Boudan, maczons, de aller choaesir de la pierre de taille en la paroaysse de Saint Germain pour faire et construyre ung tronc le plus honneste que faire ce pourroit pour mettre devant Notre Dame ou lieu de celuy qui y estoit de boays, lesquelx Bodin et Boudan maczons predictz y ont besongné pour ce faire depuis le seixieme jour de feburier subseqnentement et successivement chacun deulx jucques a trente et troys journees, a troys soulz pour journee, que ce montent ensemble saexante et seix journées quest ensemble au dit pris pour ce, IX l. XVIII s. Item le diziesme jour du moys de mars ou dit an à Perrot de Lespine pour avoir fait une carrée de fer pour mettre ou tronc de pierre davant Notre Dame pesant unze libures pour chacune libure douze deniers quest pour tout ensemble pour ce, XI s. Item le douziesme jour du dit moys au dit de Lespine pour avoir faict une plataine de fer pour mettre sur le dit tronc pesant houyt libures pour chacune libure douze deniers quest pour tout ce ensemble, VIII s. Item le quinziesme jour du dit moys fut achaté ung grant pot de terre tout neuff pour mettre cuyre le cyment pour cymenter le dit tronc de pierre de davant Notre Damme pour ce, X d. Item ou dit jour fut achaté de Macé Servant troys libures de poix noire pour faire le dit cyment chacune libure douze deniers quest pour ce, III s. Item ou dit jour fut achaté une libure de cyre pour mettre et emploier à faire le dit cyment et trois libures de poiz rousine à XVI d. la libure pour ce, IX s. Item ou dit quinziesme jour du dit moys fut acheté de Macé Servant une demye peau de cuyr blanc pour mettre ou dit tronc à celle fin de garder largent quil ne frappast point contre la claveure pour ce, X d. Item ou dit jour pour acier qui fut acheté pour faire deux poinczons pour fonser et percer le dit tronc pour ce, III s. VI d. Item ou dit jour a Jehan Macée claveurier pour avoir fait une claveure, deux cleffs, une carrée de fer, quatre crampaons et deux moraillons, le tout a mettre et emploier au dit tronc de pierre pour tout ce, XXXV s. Item au dit Jehan Macée predit claveurier pour avoir fait ung gros bouteau de fer a mettre la grant croix dargent sur le dit tronc pour ce, II s. VI d. Item a Michel Lebigot pour avoir fendu la pierre du dit tronc à la perrière, savoir pour vingt et quatre piez chacun pie de la dicte pierre fendu à sept deniers quest pour tout ensemble au dit pris pour ce, XIIII s. Item le dixnoeuffiesme jour du dit moys au varlet de Pierres Estourbillon sieur de Noeuffuille pour avoir amené le dit tronc depuis la perrière estante en la paroaysse de St Germain et rendu en leglise de cyens pour ce, IX s. Item ou dit jour pour deux feys de foign pour mettre soubz le dit tronc de paour de le gournyonner en le charroyant pour ce, II s. Item ou dit jour a Silvestre Couve pour avoir este une journee a ayder a charroier et a amener le dit tronc de la dicte perrière jucques en leglise de cyens et a ayder a le descharger et a le assoirs a son lieu comme il est pour ce, XX d. Item à Jannin Gilles pour y avoir este paroillement comme le dit Couve par une journée a ayder a charger et descharger le dit tronc et a le asseoirs à son lieu comme dit est pour ce, XX d. Item a Macé Guillemin pour avoir este paroillement par une journée à ayder à faire ce que dessurs pour ce, XX d. Item à Jehan Bodin et Louys Boudan maczons et aultres avecques eulx pour avoir mys et assys le dit tronc en son dit lieu, en vin despensé pour eulx et pour tous ceulx qui leur aydèrent ad ce faire pour ce, X s. » (L. M.).


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