DOMAINE DE LANAELLE
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 LE CHATEAU DE FOUGERES

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Lanaelle
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MessageSujet: LE CHATEAU DE FOUGERES   LE CHATEAU DE FOUGERES Icon_minitimeLun 23 Fév - 13:06

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SOURCES : infobretagne.com


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MessageSujet: Re: LE CHATEAU DE FOUGERES   LE CHATEAU DE FOUGERES Icon_minitimeLun 23 Fév - 13:17

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le château de Fougères (XII-XVème siècle), édifié vers l'an 1000 par Méen Ier, prince de la maison des comtes de Rennes. Autour du donjon, incendié et rasé en 1166 par Henri Plantagenêt, treize tours subsistent. Ce château est maintes fois remanié au cours des âges. L'avancée (XII-XIII-XIV-XVème siècle) est édifiée après 1166 par Raoul II, baron de Fougère de 1150 à 1194. Raoul II de Fougères, devenu sénéchal de Bretagne en 1182, fait appel aux ingénieurs Plantagenêts pour le reconstruire.

Cette avancée est composée de trois importantes tours : la tour de la Haye-Saint-Hilaire, la tour de Guémadeuc et la tour du Hallay. La courtine date du XII-XVème siècle. La poterne date du XVème siècle. La tour des Gobelins date du début du XIIIème siècle : elle est rehaussée au cours du XVème siècle.

La tour Mélusine date du XVème siècle (1404-1415) : elle est construite par Jean Ier d'Alençon et dotée de meurtrières adaptées à l'artillerie. Les tours Surienne et Raoul datent du XVème siècle (entre 1482 et 1485) : elles sont construites par le duc François II pour faire face à la menace française et sont dotées sur les flancs de quatre niveaux de canonnières.

La porte est percée dans la tour de la Haye et possédait deux herses et un pont-levis. A l'angle sud-est de la courtine se dresse la tour du Hallay : sa base date du XIIème siècle et son sommet est du XVème siècle. La courtine sud-est ainsi que toute la muraille d'enceinte date du XIIème siècle : elle est surmontée de mâchicoulis du XIVème siècle. La courtine sud du château est protégée par une tour carrée appelée tour du Cadran (XVIème siècle).

La courtine sud-ouest est flanquée de deux grosses tours reconstruites en 1481 : il s'agit de la tour Franczoise (surnommée plus tard la tour Raoul) et de la tour de Tourasse (surnommée plus tard la tour de Surienne). Le sommet de ces tours a été modifié en 1779. La tour Raoul était surmontée des Galeries de Caud et de Themines.

La tour de Surienne possédait les Galeries de Pommereul et de Langan. La courtine ouest comprend la tour des Gobelin (érigée au milieu du XIVème siècle) et la tour Mélusine (sa base date du XIIème siècle et sa partie haute date du XIVème siècle).

La partie supérieure de ces tours a été d'abord démolie en 1626 sur l'ordre de Richelieu, avant d'être restaurée. Derrière elles s'élevait le donjon érigé au XIII-XIVème siècle et démolie en 1626 sur ordre de Richelieu. L'angle nord-ouest du château est précédé d'une poterne avancée que flanquent deux tours appelées tours d'Amboise (érigées en 1431) : son pont-levis s'appuyait jadis sur un rocher appelé Rocher de la Couarde.

La courtine nord est coupée par la tour de Guibé (édifiée en 1513) et par la tour de Coigny (édifiée au XIIème siècle et restaurée au XVIème siècle). Vers 1676, après la démolition de la chapelle primitive du château (mentionnée vers 1090 et reconstruite au XIIIème siècle), on a transporté la chapelle du château dans la tour de Coigny.

Cette chapelle conserve la statue tumulaire de Raoul II de Fougères, (décédé en 1194) qui provient de l'Abbaye de Savigny (Manche). L'ancienne chapelle Notre-Dame ou Sainte-Marie semble avoir été située à l'ouest du logis seigneurial : elle a été édifiée vers 1024 par Auffroy, premier seigneur de Fougères. Auffroy en fit une Collégiale qui devint vers 1145 une dépendance de l'Abbaye de Rillé, avant d'être démolie au milieu du XVIIème siècle.

L'angle nord est flanqué de la tour de Guémadeuc dont la base remonte au XIIème siècle et le sommet au XIVème siècle. Entre la tour de Guémadeuc et la tour de la Haye se trouvait le bâtiment de l'Avancée, aujourd'hui démoli. Donné aux Sévigné en 1614, le gouvernement de Fougères passe en 1753 au duc de Penthièvre.


Pris en 1793 par l'armée vendéenne, puis repris par les patriotes, le château est durant cette période le théâtre de massacres répétés. Dès cette époque, l'affermage en appartient à M. de Pommereul, qui le paie 860 livres, sous condition d'abandon à toute réquisition du pouvoir royal. En 1802, M. de Pommereul se rend acquéreur du château pour la somme de 5 260 livres. La ville de Fougères s'en rend propriétaire en 1895, au prix de 80 000 francs. La château, longtemps laissé à l'état d'abandon, est restauré à partir de 1895.

Des prisonniers espagnols sont internés au château en 1645 et des prisonniers anglais en 1707 et en 1779. Le château est occupé par des réfugiés portugais en 1829, des réfugiés polonais en 1832 et des officiers allemands durant la guerre de 1914-1918 ;


Note : « D'or, au château de gueules, accosté de deux branches de fougère de sinople » (Armorial général ms. de 1698). Nous avons précédemment raconté l'intéressante histoire de l'église Notre-Dame de Fougères, fondée comme collégiale en 1024 par Auffroy, seigneur de Fougères, cédée par les successeurs de ce baron aux Bénédictins de Marmoutiers et annexée par ces religieux à leur prieuré de la Trinité de Fougères, unie enfin à la nouvelle abbaye de Rillé que fonda vers 1245 Henri Ier, seigneur de Fougères.

Construite dans l'enceinte même du château de Fougères, dont elle était la chapelle seigneuriale, l'église Notre-Dame, annexée à Rillé, devint un prieuré de cette abbaye ; elle fut desservie par un chanoine régulier jusque vers le milieu du XVIème siècle, époque vers laquelle le prieuré tomba en commende. La première église priorale fut détruite en 1166, en même temps que le château de Fougères, par les troupes d'Henri II, roi d'Angleterre.

C'est probablement des ruines de cet antique sanctuaire que fut extraite plus tard la statue miraculeuse de Notre-Dame du Marais, si justement vénérée à Fougères, et déposée maintenant dans l'église de Saint-Sulpice. Reconstruite quelques années après sous le même vocable de la Sainte Vierge, la nouvelle église priorale du château de Fougères subsista jusqu'à la fin du XVIIème siècle.

A cette époque, l'administration royale la laissa tomber en ruine aussi bien que le logis prioral qui l'avoisinait. Le roi, alors seigneur de Fougères, était, en effet, chargé de l'entretien de ces édifices, et c'était lui qui nommait le prieur de Notre-Dame. Le P. Du Paz attribue le commencement de la ruine des constructions priorales du château de Fougères aux guerres de la Ligue, vers 1588.

Voici ce dont se composait le prieuré de Notre-Dame du château de Fougères au XVIIème siècle : « L'église priorale Notre-Dame du Chastel ; — le logis prioral et son jardin dans le château même ; — la métairie du Vaugarny (en 1790, affermée 624 livres) ; — une rente de 418 livres 4 sols sur le domaine royal de la baronnie de Fougères ; — une autre rente de 150 livres due par le « gouvernement de Fougères » ; — le fief de la Martinais, en Lécousse ; — le fief Trublet, au lieu de la Bataille, en Saint-Léonard de Fougères ; — un droit d'usage dans la forêt de Fougères, etc. ».

En 1790, le prieuré de Notre-Dame avait perdu une partie de ces biens, notamment le fief Trublet et le droit d'usage dans la forêt ; toutefois, le dernier prieur, Gilles Déric, déclara le 19 février que son bénéfice valait encore 1 217 livres 12 sols 9 deniers de rente ; ses charges, dont les deux principales étaient l'acquittement de trois messes par semaine dites à Saint-Sulpice depuis la ruine de l'église Notre-Dame, et le paiement de 237 livres de décimes, montaient, d'après lui, à 384 livres 6 sols (Archives départementales d'Ille-et-Vilaine, 1 V, 27). Liste des prieurs : — Rivallon (1092). — Frère N... de la Courbe, chanoine régulier (1158). — Frère Jehan Boysart, décédé vers 1290. — Frère Geoffroy de Guerche, chanoine régulier de Rillé, fut nommé en 1290 par Hugues Le Brun, comte de la Marche et seigneur de Fougères. — Pierre Champion (1490). — Frère Hervé Gicquel, religieux de Rillé (1541 et 1569). — Sulpice Baron, recteur de Chesné (1618). — Mathurin Le Lieurre (1675). — Louis Logerot de Villerté, décédé en 1679. —  Laurent Bisacier (1679). — Léonard Reste, prieur dès 1679, décédé en mai 1698.— Jean Botherel, recteur de Saint-Etienne-en-Coglais (1710). — N... de Montelon, décédé en 1725. — Guillaume Ferron, doyen des chapelains de Saint-Léonard de Fougères et prieur de Saint-Christophe, nommé par le roi le 15 février 1726, prit possession le 18 mars suivant ; décédé en 1734. — Joseph-Gabriel Frain de la Villegontier, bachelier en Sorbonne et diacre du diocèse, fut nommé par le roi le 5 décembre 1734.

Nous ne savons pour quelle raison l'abbé de Saint-Jouin de Marne prétendit alors avoir le droit de conférer le prieuré du château de Fougères ; toujours est-il que le 31 mars 1734 il nomma Henri de Floissac, clerc tonsuré de Paris, prieur de Notre-Dame en place de Guillaume Ferron ; mais cette nomination n'eut pas de suite, quoique Henri de Floissac eût pris possession le 30 avril. M. Frain de la Villegontier demeura paisiblement prieur décédé en 1773. — Gilles Déric, docteur en théologie et vicaire général de Dol, nommé par le roi le 22 août 1773, prit possession le 17 septembre suivant. Devenu chanoine de Dol et auteur de l'Histoire ecclésiastique de Bretagne, Gilles Déric conserva le prieuré du château de Fougères jusqu'à l'époque de la Révolution. Exilé à Jersey, il mourut dans cette île vers 1796 (abbé Guillotin de Corson).


 
Note : Auffroy, seigneur et fondateur du château et de la ville de Fougères, construisit vers l'an 1024, dans l'enceinte même de sa forteresse, la collégiale de Notre-Dame de Fougères, dont il confia le service à quatre chanoines. Nous avons déjà fait connaître l'intéressante histoire de cette église, qui, après de curieuses péripéties, devint, vers 1145, une dépendance de l'abbaye de Saint-Pierre de Rillé, de l'Ordre des chanoines réguliers.
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MessageSujet: Re: LE CHATEAU DE FOUGERES   LE CHATEAU DE FOUGERES Icon_minitimeLun 23 Fév - 13:47

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Le château de Fougères, une des pièces de fortifications du moyen-âge les mieux conservées que l'on rencontre en Bretagne, décrit un plan irrégulier dans son ensemble, et même dans chacune de ses lignes : il offre une assise tourmentée, comme le rocher sur lequel il s'élève. Ses remparts, qui, dans toute leur enceinte, ont encore leur couronne de créneaux et de mâchicoulis, sont flanqués de onze tours de différents genres d'architecture et de différentes époques.

On peut diviser le château en quatre plans principaux, l'entrée, l'aire ou enceinte, le donjon et la poterne.

L'entrée était défendue par trois tours, réunies entre elles par une courtine, aujourd'hui détruite en partie, et remplacée par des constructions modernes. Elle communiquait avec la ville par un pont-levis qui donnait passage sur le premier canal de la Couarde, et avec le château par un autre pont-levis qui s'abaissait sur un second canal.
Ces trois tours, qui existent encore en 1846, présentent tous les caractères de l'architecture militaire du XIIème siècle, et furent sans doute construites par Raoul II, lorsqu'il rétablit son château en 1173 : seulement elles ont été l'objet de réparations considérables à leurs sommets.

Elles portent les noms des trois gouverneurs qui sans doute furent les auteurs de ces réparations.
Du Hallay à gauche ;
De la Haye de Saint-Hilaire au dessus de la porte ;
De Guémadeuc à droite.

L'aire, ou enceinte du château, était défendue à son entrée par deux tours, dont l'une, dite de Coigny, est encore debout (en 1846).

A gauche, et vis-à-vis, se trouvait un vaste bâtiment dont les dimensions intérieures étaient de 29 mètres de longueur, sur 11 mètres 50 centimètres de largeur.
Il comprenait trois pièces, superposées les unes sur les autres : celle du rez-de-chaussée, désignée sous le nom de salle de Mortemart, présentait une élévation d'étage de 4 mètres 30 centimètres. Le plancher supérieur reposait sur sept énormes poutres qui étaient soutenues, dans leur milieu et à leurs extrémités, par de fort belles colonnes de granit.
La salle du premier étage, dite de Sévigné ou des chevaliers, offrait une élévation de 5 mètres 60 centimètres. Elle était éclairée par cinq grandes croisées, et trois énormes cheminées étaient destinées à répandre la chaleur dans ses différentes parties.

Enfin celle du second étage, à laquelle on avait donné le nom de Pontpignan, n'était qu'une espèce de grenier.

Ce bâtiment était terminé, à sa partie orientale, par une tour, ou plutôt par un pavillon qui portait le nom de Richelieu, et qui a été démoli à la fin du XVIIIème siècle, ainsi que la construction dont il dépendait

A l'extrémité occidentale de ce bâtiment se trouvait la chapelle destinée aux exercices religieux du seigneur et des hommes de la garnison.

Cette chapelle, érigée sous le vocable de sainte Marie, remontait à la fondation même de la ville de Fougères, dont elle paraît avoir été la première église.

Ayant été démolie vers le milieu du XVIIème siècle, un arrêt du Conseil du roi (3 février 1670) en ordonna la reconstruction, et autorisa la translation provisoire dans la tour de Coigny.

Un autre arrêt du 29 février même année enjoignit au gouverneur d'employer à sa reconstruction la moitié des revenus de chaque année ; mais cet arrêt ne reçut point d'exécution, et jusqu'à l'époque de l'aliénation du château, le service divin ne cessa pas d'être célébré dans l'oratoire provisoire.

La chapelle du château était desservie par un religieux de l'abbaye de Rillé, qui avait le titre de prieur de Notre-Dame-du-Château [Note : Le dernier titulaire a été l'abbé Déric, chanoine de l'église cathédrale de Dol, auteur de l'Histoire ecclésiastique de Bretagne], la chapellenie formant elle-même un prieuré sous le même titre.

Les fonctions du prieur étaient de dire trois messes les dimanche, mercredi et vendredi, pour le repos et salut des âmes des fondateurs et donateurs.

Ses revenus consistaient en diverses rentes sur le domaine du roi, tant en argent qu'en denrées, dans le dixième du produit des moulins et coutumes de Bâzouges, Rimou, Coësnon et Marcillé, et en différentes rentes féodales.

Les autres tours de l'enceinte, et qui subsistent encore aujourd'hui, sont celles du Cadran, de Raoul et de Surienne, ces deux dernières reconstruites à neuf de 1589 à 1598, par le duc de Mercoeur, pendant qu'il occupait Fougères.

Le donjon, dont il n'existe plus, depuis 1630 [Note : Il fut démoli par ordre du roi], qu'une élévation ou plate-forme de 20 à 25 mètres de superficie, et de forme triangulaire, contient encore en 1846 de vastes casemates dont la seule entrée, qui aboutit sur la cour du château, est obstruée par les décombres [Note : La date de 1019 qu'on lit sur l'imposte de cette porte a fait supposer à quelques personnes qu'il avait été bâti à cette époque ; mais le style de la porte et l'emploi des chiffres arabes repoussent entièrement cette supposition.

Nous croyons, avec l'éditeur du nouveau Dictionnaire d'Ogée, qu'il faut lire 1619, et que le 0 n'est qu'un 6 dont la partie supérieure a été brisée. Mais ici se présente un nouvel embarras, et nous ne saurions soupçonner la raison de cette date ; car, dès 1617, l'ordre avait été donné de démolir le donjon. Peut-être doit-on croire que cette date n'est que l'effet du caprice d'un ouvrier, qui se sera fait un jeu de la graver sur cette imposte, ou encore que la pierre du couronnement de la porte étant venue à se briser, on lui aura substitué celle-ci en 1619].

Il avait été bâti en 1383, par les soins d'Olivier de Clisson.
A ses trois angles s'élevaient trois tours, qui se présentent encore à nous en 1846 dans un état parfait de conservation.

A l'angle est, la tour de Guibé, qui n'est qu'un léger bastion saillant, de style mauresque, et sans aucune importance pour la défense.

A l'angle nord-ouest, la tour de Mélusine, bâtie vers 1242, par Hugues de Lusignan, qui lui donna le nom de la fée puissante dont sa famille avait la prétention de tirer son origine. L'entrée en était défendue par un pont-levis.

A l'angle sud-ouest, la tour du Gobelin, restaurée par Olivier de Clisson, et devenue tristement célèbre par les victimes de la tyrannie révolutionnaire qui y furent enfermées en 1792 et 1793. [Note : On a commis une erreur, en gravant le nom de Mélusine sur cette dernière tour. C'est à la première, évidemment la plus ancienne, qu'il appartient].

La poterne qui s'abaisse entre les tours de Mélusine et du Gobelin, au-delà du donjon, avec lequel elle communiquait par un chemin couvert dont la voûte est enlevée, se terminait par une tour géminée qui encadrait une porte à anse de panier. Cette tour, élevée en 1440, par Pierre II, duc de Bretagne, reçut de lui le nom d'Amboise, en l'honneur de Françoise d'Amboise, son épouse.

La poterne communiquait, au moyen d'un pont-levis, avec un rocher de forme elliptique qui s'avançait au milieu des eaux et des marais dont le château était environné au nord et à l'ouest.

C'était en passant le long de ce rocher, et par un des supports qui soutenaient le pont-levis, que des tuyaux en terre amenaient jusque dans les cuisines du château les eaux de la fontaine de Bémouche, située dans la vallée opposée

Pour compléter la défense de la place, on avait ménagé trois grands réservoirs, qui étaient entretenus par les eaux du Nançon, et qui en rendaient les approches très-difficiles.
Les deux premiers de ces réservoirs étaient désignés sous le nom d'étangs de la Couarde.
L'un était creusé entre le flanc nord du château et un second rempart dont il ne reste plus d'autres vestiges qu'une tour que l'on aperçoit auprès des ponts de Rennes [Note : Ce rempart commençait aux environs de la poterne, et se terminait en communiquant avec le second mur d'enceinte ou chemin couvert nommé la Cardinale ; il était flanqué de plusieurs tours].

Il laissait échapper ses eaux par quatre issues :
1° Par le canal entre la ville et l'entrée du château, où elles donnaient le mouvement à quatre moulins qui en dépendaient, et que l'on nommait les moulins de la Tranchée ;

2° Par le canal entre l'entrée et la cour du château, dans lequel elles descendaient au moyen d'une arche pratiquée dans le rempart, au point où elle existe aujourd'hui (en 1846).

3° Par-dessous le pont-levis de la poterne : de là, elles se rendaient dans le lit actuel de la rivière, en baignant les pieds du château, dont elles suivaient exactement tous les contours.

4° Enfin, par deux arcades, dans l'étang de la Basse-Couarde.
Celui-ci était situé au dessous du premier, et couvrait la prairie comprise en 1846 entre le rocher de la Couarde, les jardins de Rillé et les vallées de la fontaine de Bémouche.
Les eaux de cet étang s'échappaient par la chaussée qui se trouvait à l'extrémité nord-ouest du rocher, et suivaient à peu près la même direction que suit aujourd'hui (en 1846) le petit ruisseau qui arrose les prairies situées au dessous du château ; elles allaient également traverser le faubourg du Gast au pont Graffard, et enfermaient ainsi dans une espèce d'îlot l'église de Saint-Sulpice et les maisons voisines [Note : Cet étang a été supprimé au commencement du XVIIème siècle].

Enfin, l'étang de Roullard, immédiatement au dessous du château, était formé par une chaussée qui n'était en quelque sorte que le prolongement du rocher sur lequel a été bâti le presbytère de Saint-Sulpice, un peu au dessus du moulin de la Roche et de l'église de la Trinité.

On voit que pour inonder les approches du château, il suffisait de fermer les écluses qui donnaient passage à la rivière, et bientôt tous les abords présentaient l'aspect d'un lac assez profond pour qu'il fût très-dangereux de le franchir. Du reste, ce moyen de défense, qu'on avait ménagé avec tant d'art, faillit plusieurs fois causer la ruine de la basse-ville.

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MessageSujet: Re: LE CHATEAU DE FOUGERES   LE CHATEAU DE FOUGERES Icon_minitimeLun 23 Fév - 13:50

En 1720, il se forma une crevasse dans la chaussée de l'étang supérieur de la Couarde, et il s'ensuivit une inondation de tous les quartiers inférieurs.

Cet accident suggéra la pensée d'opérer quelques changements dans la chaussée ; mais soit inexpérience de la part des ingénieurs chargés de la direction des travaux, soit un effet d'une crue extraordinaire et subite des eaux, dans la nuit du 13 au 14 septembre 1768, la chaussée rompit entièrement, et toute la basse-ville fut encore inondée. La police intervint pour lors, et une sentence, confirmée par un arrêt du Conseil, enjoignit au gouverneur de rétablir la chaussée, et de faire à l'étang de la Couarde tous les travaux nécessaires pour prévenir les inondations ; mais, sur les réclamations réitérées du général et des habitants de la paroisse de Saint-Sulpice, un nouvel arrêt du Conseil (11 février 1775) supprima entièrement l'étang de la Couarde, et régla la disposition des lieux telle qu'elle existe en 1846.

Le château formait avec la ville un gouvernement militaire, dont le revenu s'élevait de 2.400 à 3.000 livres.

La position de Fougères lui donnait une très-grande importance ; aussi voyons-nous qu'avant la réunion de la Bretagne, ce gouvernement était regardé comme un des postes les plus honorables de la province, et donné seulement aux seigneurs qui avaient rendu de grands services au pays.

Le plus ancien gouverneur de Fougères dont l'histoire nous ait conservé le nom, est Pierre Le Porc, seigneur de Larchapt, nommé par le duc de Bretagne Jean VI, en 1427. Ses successeurs furent, en 1430, le sire de Châteauneuf ; Jean de Raguenel, seigneur de Malestroit (1434) ; Michel de Parthenay (1456) ; le sire de la Hunaudaye (1457) ; Gilles de la Clartière (1476) ; Bertrand du Parc (1478) ; Barnabé Giffard (1478) ; Charles du Parc (1482) ; Antoine Moulinbloc (1483) ; le Vicomte de Coëtmen, sieur de Tonquedec (1487) ; Arthur de Porcon (1488) ; le duc de la Trémouille (1488) ; Jean Guibé (1498) ; N.... Bertrand de Pleguen, seigneur du Plessis-au-Chat (1541) ; Germain d'Anthenase (1567) ; M. de la Tannière (1576) ; M. de la Haie de Saint-Hilaire (15...) ; M. Renaud de la Marzellière (1585) ; le M. de la Roche (1588) ; M. de Gréal (1588) ; le M. de Belle-Ile (1589) ; le M. de la Chesnaye Vaulouet (1595) ; Thomas de Guémadeuc (1597) ; le maréchal de Thémines (1619) ; de Lauzières (1620) ; le M. de Boisblot (1623) ; le M. de Mortemart Vivonne (1627) ; le M. de Sévigné (1631) ]Note : Après la mort du marquis de Sévigné, le maréchal de Schomberg avait obtenu du roi le gouvernement du château, pour en conserver le bénéfice aux enfants du marquis. Il s'obligea d'en fournir la démission au sieur d'Aurouvé, moyennant 52.000 livres] ; le M. d'Aurouvé (1652) ; le Comte de La Haye Saint-Hilaire (1659) ; Charles de Grumel, Comte d'Avaray (1671) ; le Comte Bernard de Beaumont (1676) ; le M. de la Roche d'Orange (1682) ; le M. de la Chesnelaye Romilley (1694) ; le Comte de la Bérange Lescaut (1705) ; le Comte de Longrus (1711) ; le Comte de Mornay (17....) ; le M. de la Chesnelaye Romilley (1755) ; et enfin le Comte de Coigny (1758) ]Note : Nous n'avons pas la prétention d'offrir comme complète cette liste des gouverneurs de Fougères. Il y a nécessairement plus d'une lacune. Nous avons seulement voulu, en mettant sous les yeux de lecteur cette série de noms illustres, donner un appui à ce que nous avons dit plus haut, que le gouvernement de Fougères était réservé comme une récompense à de grands services].


Une des mesures qui ont évidemment le plus contribué à la conservation du château de Fougères, fut la résolution que prit le gouvernement et qu'il exécuta, en 1778, de faire aux bâtiments toutes les réparations qui seraient jugées nécessaires. La direction des travaux, qui s'élevèrent à la somme de 100.000 fr., fut confiée à notre concitoyen M. de Pommereul, officier supérieur au corps royal d'artillerie.


Le gouvernement profita de cette restauration du château pour y loger les prisonniers faits sur les Anglais, pendant la guerre de l'indépendance. A la paix, il y établit un dépôt d'artillerie, qui fut remplacé par une garnison d'infanterie, et puis par de la cavalerie.
Le château, avec toutes ses dépendances, fut afféagé, en 1784 (20 juillet), à M. de Pommereul, qui s'engagea à payer au trésor une redevance annuelle de 860 livres, à entretenir les bâtiments en bon état, et à les abandonner, sans aucune indemnité, chaque fois qu'il en serait requis pour le service du roi.


M. de Pommereul entra en possession le 23 avril 1786, et M. de Coigny, qui ne cessa pas moins d'être gouverneur titulaire, eut la jouissance de la rente. Enfin, par un arrêté du préfet, du 17 nivôse an X (27 janvier 1802), M. de Pommereul devint propriétaire incommutable, moyennant une somme de 5.260 livres, quart de l'estimation qui en avait été faite, conformément à la loi du 14 nivôse an VII


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MessageSujet: Re: LE CHATEAU DE FOUGERES   LE CHATEAU DE FOUGERES Icon_minitimeLun 23 Fév - 13:55

LES FORTIFICATIONS DE FOUGERES


La partie de la ville de Fougères qui était entourée de murailles, pouvait contenir de deux mille cinq cents à trois mille âmes, et c'était pour protéger ce petit nombre d'habitants que l'on avait déployé un véritable luxe de fortifications ; car, en y comprenant le château, elles avaient un développement de plus de trois mille mètres sur une moyenne de huit mètres de hauteur et de trois mètres en largeur.


En 1846, les murailles sont encore assez bien conservées aux côtés ouest et nord de la ville, et elles résisteront longtemps, les vallées presque verticales sur l'arête desquelles elles sont placées ne permettant pas à la ville de s'étendre de ce côté. Elles ont été, au contraire, presqu'entièrement détruites dans la partie est, du côté de laquelle la moindre inclinaison du sol a appelé toutes les nouvelles constructions ; mais les vestiges qui sont encore debout sont comme autant de jalons qui peuvent aider la pensée et lui servir de points de repère pour rétablir ces murailles là où elles ont disparu.


L'enceinte de la ville de Fougères avait quatre entrées à doubles portes, dont la garde était confiée à un connétable [Note : Le connétable était le chef de la milice urbaine et un officier purement municipal. Il faisait partie de la communauté de ville, et était spécialement chargé de la surveillance des fortifications, de la fermeture des portes et de la tenue de la milice. A Fougères, il touchait 1.100 livres d'appointements. Le dernier titulaire a été M. Baston de Vilherbue, mort à la fin du XVIIIème siècle].


Les portes extérieures étaient munies de ponts-levis, flanqués de tours et protégées par des ouvrages avancés.
Ces quatre entrées étaient :
La porte Saint-Léonard, démolie en 1774 ;
La porte Roger, démolie en 1770 ;
La porte Rillé, démolie en 1767 ;
La porte Chesnay, ou de Saint-Sulpice, dont la partie extérieure subsiste encore en 1846 : elle était protégée par la tour de Pléguen ou de la Trémouille, qui la rattachait à l'enceinte du château, et établissait une communication de la ville avec lui.

Cette porte est construite en pierres de granit de haut appareil et d'une grande élégance. Les traverses de ses mâchicoulis, soutenus par des consoles en culs-de-lampes travaillés, sont ornées de découpures en trèfle sculptées avec beaucoup de délicatesse, comme celles des tours de Surienne et de Raoul.


Les remparts étaient, en outre, flanqués de dix tours, dont une seule, qui se trouvait dans la direction de la rue Rallier, et qui portait le nom de Tour-Midi, a disparu.

Les autres étaient, à partir du château, en remontant par le boulevard nord :

La tour Cardinale, défendue par un second rempart qui ne paraît pas avoir jamais été achevé, et s'être étendu dans une longueur de plus de 50 mètres au-delà de cette tour ]Note : le chemin couvert, nommé Cardinale, commençait entre cette double enceinte] ;
La tour des Noës, qui a longtemps servi de prison ;
La tour de Montgommery ;
La tour Roger ;
La tour du Four ;
La tour de Saint-Nicolas ;
La tour de Leschauguerte (tour du Presbytère) ;
La tour du Papegault ]Note : Le papegault ou papegeai était un faux oiseau en bois, peint en vert comme un perroquet, que les Espagnols nomment papagayo. Cet oiseau était destiné à servir de blanc aux tireurs de l'arc, de l'arbalète et de l'arquebuse.

Le duc François II avait accordé de grands privilèges à celui qui était proclamé Roi du Papegault. Les rois François Ier et Henri II les confirmèrent, et y ajoutèrent même une exemption de tous devoirs d'impôts et billots pour trente à cinquante tonneaux de vin. Il n'y avait que trente-trois villes en Bretagne qui eussent le droit de papegault. Cet exercice fut supprimé, sur la demande des Etats, par arrêt du Conseil du 7 mai 1770].

Et enfin la tour Nichaud.

Aucune partie de ces murailles ne paraît remonter à une époque antérieure à l'invention de la poudre. Partout on remarque des embrasures à canon et à arquebuses, et le style des remparts, d'accord avec les documents historiques, nous autorise à assigner la fin du XVème siècle comme l'époque de leur construction (D. Morice, t. V, col. 322 et 323).
Elles étaient défendues par des éperons et cavaliers qui ont été détruits de 1680 à 1777.
Le dernier cavalier fut démoli en 1763.

L'Eperon, afféagé en 1767, fut aplani par la communauté les années suivantes (L. Maupillé et A. Bertin, 1846).
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